Shangri-La Gold, Pin & Grue
Mois de Janvier du Hanafuda

Je vous souhaite tout d’abord une très belle année 2018, pleine de bonheur, de réussite, de santé avec beaucoup de tasses de thé ! Je vous remercie de suivre les aventures du blog et j’espère vous faire découvrir encore une myriade de choses à propos de notre boisson favorite.

Nous commençons naturellement le projet par le mois de janvier symbolisé dans le Hanafuda par le Pin « Matsu ». Le pin fait partie des trois plantes « amis de l’hiver » avec le bambou et le prunier. Le pin symbolise la longévité et le bonheur, il est associé à la grue, monture des immortels. C’est d’ailleurs en pliant des grues en origami que l’on fait les premiers vœux de l’année. Alors quoi de mieux qu’une envolée de ces volatiles parmi les papiers washi d’Adeline Klam. Les Japonais réalisent un grand nombre de rites pour célébrer la nouvelle année, mais voici ceux qui se rapprochent du Hanafuda.

Vent dans les pins –
Des aiguilles de pin tombant sur l’eau
le son agréable

Basho, L’intégral des Haïkus, poème 957, Éditions Points.

Kadomatsu – Ornement pour la nouvelle année

Les Japonais ont pour coutume de créer des compositions issues de l’art floral Ikebana pour les accrocher à l’entrée de leurs maisons ainsi qu’à l’intérieur. Traditionnellement, ces Kadomatsu contiennent des branches de pin et de bambou, symboles de longévité et de santé. Ils sont « accueillis » dans la maison mi-décembre pour abriter les esprits protecteurs dès la nouvelle année. Les compositions sont par la suite brulées afin que le Dieu du Nouvel An Toshi-gami s’en aille. Le Kadomatsu sert à la fois de symbole divin, d’offrande et de décoration.

Waka Misu – Eau de Jouvence

Ce rituel fait partie d’un ensemble de purification lorsque l’on entre dans une nouvelle année. L’eau de jouvence a pour but de prévenir la maladie et la vieillesse. Pour cela, il faut puiser de l’eau au matin du nouvel an dans une source, un torrent de montagne, un puits ou à la mer. Le liquide récolté permet de se rincer la bouche en vue d’une purification, de préparer le premier thé ou bouillon de l’année. L’eau est également utilisée pour diluer l’encre qui servira à écrire les premiers caractères, faire des offrandes aux dieux de la maison ou encore réaliser une divination pour découvrir si l’année va être bonne ou non. J’aime beaucoup cette idée symbolique de « premier thé de l’année », c’est donner une importance toute particulière à un geste simple du quotidien.

PIN = IMMORTALITÉ – LONGÉVITÉ – BONHEUR

Shangri-La Gold, Thé noir népalais

J’ai choisi pour commencer l’année, un thé réconfortant et chaleureux, il s’agit du Shangri-La Gold. C’est un thé noir du Népal et du Sikkim avec de la persistance qui me rappelle la longévité du pin. Ce choix d’un thé « montagnard » est aussi un clin d’œil à l’eau de jouvence que l’on doit aller puiser dans la montagne, idéalement, pour faire le premier thé de l’année. Le Shangri-La Gold allie feuilles brunes foncées et bourgeons de couleur fauve. Les parfums des feuilles sèches tournent autour du foin et de l’abricot, tandis que l’infusion est plus boisée avec une touche de fruit compoté. L’attaque est boisée, presque florale et laisse place à un fond plus gourmand et épicé. L’infusion est persistante et elle se marie très bien à notre recette de scones chaï pour un tea time hivernal !

Ma réinterprétation des cartes du Hanafuda que je réalise en linogravure.

Le pin solitaire
combien a-t-il passé d’âges
si le vent qui souffle
y sonne tant haut et claire
serait-ce la voix des ans

Man.yôshû, Livres IV à VI, poème 1042, POF.

Le processus d’impression de mes linogravures.

J’espère que cette entrée en matière vous a plu et vous fait un peu voyager dans mon Japon fantasmé. Je suis heureuse de voir ce projet de Hanafuda, que je prépare depuis un moment maintenant, se concrétiser sur le blog. Rendez-vous en février pour une nouvelle fleur et un nouveau thé !

Plus d’infos sur le thé Shangri-La Gold ici.