Tea Battle Hojicha
La mère de Ben m’a offert l’année dernière un très beau coffret « Hommage à Brillat-Savarin » de la marque Lupicia. Cette boîte regroupe 30 échantillons natures et aromatisés dans un style rococo et français à souhait. Elle n’est malheureusement pas disponible dans la boutique parisienne, je suis donc une grande chanceuse ! Car le coffret contient des thés que le magasin français ne commercialise pas. Parmi eux, un Hojicha (tiges torréfiées de thé vert japonais) qui j’ai décidé de mettre à l’épreuve avec deux autres que je possède déjà. C’est l’heure de la Tea Battle Hojicha !
Présentation des protagonistes :
- Hojicha « Atago » de Lupicia est un classique de la sélection Lupicia Paris. C’est un hojicha torréfié une seule fois et de manière légère.
- Hojicha « Oni No Baisen » de Lupicia, provient du coffret Hommage à Brillat-Savarin. C’est un hojicha du quotidien qui a été torréfié en deux temps. Il est très apprécié des habitants de Kyoto.
- Hojicha « Okorinbou » de Maître Yoshiaki Hiruma, est un échantillon qu’Étienne du Forum des Amateurs de Thé m’a envoyé. Au vu de sa couleur, il a surement été torréfié en deux temps également.
ROUND 1 – Aspect des thés
- Atago : il est composé de tiges fines de diverses tailles ainsi que de quelques miettes de feuilles de thé. La couleur est verte crème est du à sa faible torréfaction. De belles notes grillées accueillent mes narines avec une touche de céréales légèrement cendrée.
- Oni No Baisen : il provient d’un sachet mousseline. Tiges et feuilles sont broyées mais je ne suis pas sûre que ce soit le cas en vente en vrac. Le mélange est brun sombre avec quelques morceaux de tiges. L’Oni no Baisen dégage des effluves plus francs d’herbes sèches et d’iode avec une pointe de beurre très cuit.
- Okorinbou : il offre des tiges régulières et très peu de feuilles. La couleur est assez sombre, c’est un joli camaïeu de verts et marrons. Les parfums sont proches des fruits secs comme le raisin avec un côté très cendré.
+1 pour le Okorinbou pour son ensemble régulier qui paraît qualitatif et +1 pour le Atago qui dégage des parfums très attractifs.
ROUND 2 – Infusion
Pour la Tea Battle Hijicha, l’infusion se fait à 80°C pendant 2 minutes.
- Atago : il possède une robe ambrée voire orange claire très peu troublé. Ce hojicha laisse s’envoler des parfums gourmands d’ail, de céréales et d’herbes.
- Oni No Baisen : la liqueur arbore une robe brun foncée. En olfaction, il est très iodé avec des effluves de poisson prononcés et une pointe de céréales type avoine.
- Okorinbou : ce hojicha est orange rouille, plus foncé que le Atago mais plus clair que le Oni no Baisen. Ses parfums sont plus discrets, ils oscillent entre les céréales et l’épinard.
+1 pour le Atago qui enchante mes narines avec ses parfums francs et inattendus d’ail.
ROUND 3 – Dégustation
- Atago : une attaque en ail avec des saveurs de torréfaction subtiles et gourmandes. Les céréales dominent les notes de cœur avec une touche de fruits secs et d’iode. Des goûts plus vététaux envahissent le palais en rétro-olfaction. Il offre une belle longueur en bouche.
- Oni No Baisen : explosion de parfums dès l’attaque. C’est très iodé avec une tendance vers les céréales. La rétro-olfaction se focalise sur le goût de cendre. La finale est généreuse et franche en parfums de poisson et de bois.
- Okorinbou : une attaque fruitée, ce qui me surprend pour un thé japonais. Les parfums sont légers et iodés. Il a un coté un peu poivré même, la rétro-olfaction découvre des touches florales délicates. La finale est courte, mais je pense que le thé est un peu éventé.
+1 pour le Atago à la subtilité remarquable et aux saveurs généreuses. +1 pour le Oni no Baisen qui possède de belles saveurs iodées typiques des thés japonais.
RÉSULTAT DE LA TEA BATTLE HOJICHA
Atago : 3 points – Oni no Baisen : 1 point – Okorinbou : 1 point
Le gagnant de la Tea Battle Hojicha est le Atago de Lupicia qui me fait littéralement craquer avec son goût d’ail et de céréale. C’est un de mes coups de cœur de la marque. Le Oni no Baisen ne me paraissait pas top au départ mais ses saveurs franches d’iode et de cendre modélisent ce que j’imaginais d’un thé japonais torréfié. Le goût de poisson n’est pas aussi fort que le Hojicha de Jugetsudo que j’avais testé l’année dernière, il est donc plus accessible.
Je remercie Étienne du Forum des Amateurs de Thé pour son échantillon de Hojicha Okorinbou ainsi que Monsieur Le Theuff de la boutique Lupicia pour les informations sur le Atago et le Oni no Baisen.