Gyokuro Misho – Jugetsudo
Jugetsudo est une maison japonaise installée près du quartier Odéon à Paris. Je ne suis jamais rentrée dans la boutique, mais de l’extérieur, ça a tout l’air d’un petit écrin de sérénité nippone. Je sais que l’équipe propose un atelier cérémonie du thé assez pointu, il faudrait que je me renseigne sur ce sujet. Je teste aujourd’hui le Gyokuro Misho, offert par Monsieur, la Rolls des Gyokuro de cette marque semble-t-il. J’ai, pour cette dégustation, acheté une bouteille d’eau faiblement minéralisée (Volvic) car les thés japonais sont très sensibles aux minéraux. Les saveurs diffèrent d’une eau à l’autre et je tenais à réaliser ce test dans des conditions optimales.
Composition : de jolies aiguilles vertes foncées qui dégagent un parfum d’herbe fraichement coupée puissant et légèrement sucré. C’est un peu iodé, mais subtile. L’emballage recommande 3 minutes à 70°C et le livre Thés Japonais 2 minutes à 60°C. J’opte pour la seconde option.
À l’œil et au nez : dans la théière, les feuilles sont luisantes et bien vertes. Les effluves d’épinard et d’herbe fraiche sont très présents et généreux. Le nez est très sucré avec une touche iodée très fine qui rappelle que nous avons affaire à un thé japonais. La robe du Gyukuro Misho est très claire ! On n’est pas loin des thés blancs, mais avec une teinte plus verte. L’infusion dégage des parfums très sucrés qui donnent envie.
Dégustation : l’attaque est très douce et portée sur l’épinard. Il y a une sorte d’amertume latente qui disparait dès que j’essaye de me focaliser dessus. C’est un corps fluide, souple aux notes végétales très prononcées et vives. Il y a un côté franc et un aspect plus délicat dans ce Gyokuro Misho. La rétro-olfaction découvre la saveur sucrée qui restait plus discrète. L’umami se développe en fin de dégustation avec sa sensation douceureuse.
Avis : En poussant la température à 70°C, la robe du Gyokuro Misho est plus colorée. Cependant les saveurs sont moins fines, l’infusion à 60°C est celle qui convient le mieux. C’est un thé délicat qui me plait par ses saveurs généreuses et puissantes ainsi que son côté sucré très agréable. Je n’ai pas l’impression qu’il supporte très bien des infusions successives, ce qui est dommage vu son prix, pour en profiter un peu plus. Les feuilles sont tendres sous la dent, mais pas autant que celles du Fuji Sencha de Postcard Teas. Le Gyokuro Misho est une belle référence à condition d’utiliser une eau appropriée et de choisir la bonne température afin de l’apprécier à sa juste valeur. Précision japonaise oblige !
Lecture théinée : la maison Jugetsudo a édité un très beau livre sur les thés japonais aux éditions du Chêne : Thés japonais, la maison de thé Jugetsudo écrit par Chihiro Masui. Après un petit récapitulatif historique, cet ouvrage présente les thés de la maison Jugetsudo par type (Gyokuro, Sencha, Matcha, etc.). La seconde moitié du bouquin présente une myriade de recettes qui ont l’air délicieuses ! J’ai pu essayer le riz aux feuilles de Gyokuro Misho et à la sauce soja : un régal. C’est un livre bien écrit et avec de magnifiques photographies qui nous plongent instantanément dans l’univers du thé japonais. À posséder absolument dans sa bibliothèque de Tea Addict !
Plus d’infos sur le Gyokuro Misho de Jugetsudo ici.
5 Comments
Ca doit être original de retrouver le goût de l’épinard dans un thé !!!! merci pour cette découverte.
Original et délicieux ! Un grand classique du thé japonais.
On sent que tu as eu beaucoup de choses à dire sur cette dégustation, et tout ça donne envie de le goûter héhé !
Hum, j’ai un thé japonais acheté récemment qui s’est révélé décevant à la première dégustation (le fameux PDT à 50€ les 100g ..), je vais acheter de la Volvic pour le révéler un peu plus !
Des fois on en attend beaucoup quand on y met le prix. J’espère que tu auras l’occasion de le tester un jour pour le comparer avec d’autres grands crus japonais 😉
Je dois recevoir un Kama-iri de chez Thés du Japon aujourd’hu, la volvic ne sera pas de trop ^^
Je pense que pour ma première dégustation du Shincha de PdT, j’ai été trop radine en feuilles !